Bienvenue au festival Agnes Bernauer 2001

Mise en scène d’une pièce historique de Martin Greif qui raconte
l’amour d’un duc et d’une fille du peuple à Vohburg


1) Informations pratiques

Dates : 16, 17, 22, 23, 29, 30 juin et 1, 6, 7, 8, 13, 14, 15 juillet 2001
Début de séance : 20.30
Fin : vers 23.00
Prix : 28 DM (18 DM pour les moins de 18 ans)

2) Une tradition à Vohburg

La mise en scène de cette histoire a sa place dans la ville depuis 100 ans : c’est en effet l’association Kolping qui prend en charge bénévolement l’organisation de ce festival tous les 25 ans. (Sur les photos jointes, vous pourrez voir les autres représentations depuis le début du siècle).
En 2001, la pièce sera jouée pour la première fois en plein air, devant les remparts historiques du château.
Pour cette occasion, le texte a été modernisé, on a attribué une place plus importante à la musique : la création de la « ballade d’ Agnes Bernauer » par Max Kirschner, professeur de musique à Vohburg, sera entourée d’autres musiques médiévales.


3)L’histoire du fils du duc et de la fille d’un barbier à Vohburg

En 1414, le duc Ernst de Bavière fit reconstruire le château détruit en 1316. Son épouse, la duchesse Elisabeth, donna la magnifique bâtisse à son fils unique Albrecht qui devait devenir le prince de Bavière. Celui-ci tomba amoureux de la fille d’un barbier d’Augsbourg lorsqu’elle lui remit un trophée à la fin d’un tournoi.
Albrecht savait que les barbiers faisaient partie « des gens malhonnêtes » : un mariage avec cette jeune femme l’exclurait donc du droit de succession et les enfants issus de cette union ne pourraient prétendre au trône.

Le duc Ernst était évidemment contre la liaison de son fils avec cette fille ; Albrecht se retira donc sur la «  Vohburg » (la forteresse du renard) où il fit venir Agnes en 1431 ou 1432. Là, ils se marièrent en cachette. De tels mariages ne furent pas rares à cette époque, mais étaient aussi indissolubles qu’un mariage public. De cette union sont probablement nés un fils et une fille.

Le duc Ernst était sans doute au courant de la liaison amoureuse de son fils mais il ignorait le mariage. Le 2 février 1432, la duchesse Elisabeth qui avait toujours défendu son fils contre le père, mourut. L’ambitieuse Béatrix, la soeur
d’ Albrecht et comtesse de Amberg vint à Munich pour les obsèques de sa mère. Elle insista auprès du père sur les conséquences politiques désastreuses qu’aurait la liaison de Albrecht avec cette jeune femme « de condition inférieure ». Le duc décida alors de tout faire pour séparer son fils de cette femme.

Dès lors, Albrecht annonça publiquement son mariage avec Agnes : la vie secrète de Agnes sur la « Vohburg » était donc terminée. La famille déménagea, vraisemblablement en décembre 1434, à Straubing, ville qu’ Albrecht devait administrer depuis janvier 1433. Là, il fit résider Agnes à ses côtés en tant que duchesse.

Leur histoire se termina rapidement : le 11 octobre 1435, Albrecht fut invité à la chasse à Landshut. Le jour même, son père se présenta à Straubing et fit comparaître Agnes devant ses juges. Dès le lendemain, le bourreau la précipita dans le Danube où elle se noya.


4) A propos de l’affiche

Il n’existe pas de documents historiques représentant les deux protagonistes… au cours du 19e siècle, furent crées des images romantiques et mythiques qui correspondaient au goût de l’époque.
Nous n’avons pas voulu reprendre ces images connues de tout le monde à Vohburg et notre choix s’est donc porté sur des tableaux contemporains des héros de notre histoire.
Le portrait d’Albrecht Dürer « Une jeune femme vénitienne » de 1505 (donc réalisé 70 ans après l’exécution d’Agnes) semblait pouvoir refléter à la fois le physique et les traits de caractère de la jeune femme : elle était blonde au teint pâle et dans la pièce, on dit d’elle « qu’on pouvait voir couler le vin rouge à travers sa gorge ». Le visage calme et sérieux exprime la noblesse, la sincérité et la modestie d’Agnes.
Pour représenter Albrecht, nous avons trouvé le tableau d’un peintre vénitien du 16e siècle : les traits fins, le regard décidé et plein d’assurance reflètent son charme et son plaisir de vivre. On dit de lui dans les livres d’histoire qu’il était « un amateur des femmes tendres » et qu’il avait « un penchant pour les femmes gracieuses ». La mère d’Albrecht était d’origine italienne, il pouvait donc être très brun comme l’homme du portrait.

Sur l’affiche, nous avons inversé ce portrait pour qu’Albrecht tourne son regard vers Agnes qui se trouve au premier plan en tant que personnage principal de l’histoire.

A l’arrière-plan, nous reproduisons une gravure de Hans Donauer de 1590 qui met en scène le château entouré de remparts, la porte de la ville et le pont en bois.


traduit par Monika Delafraye